Qyburn explique le sens de la chaîne d'un mestre, ornement symbolique que les novices de la Citadelle doivent gagner et dont chaque maillon représente un savoir dans un domaine précis.
Narration[]
Qyburn :Vous pouvez entendre un mestre arriver bien avant que vous ne le voyiez, grâce aux chaînes qu'il est contraint de porter autour de son cou. C’est pour lui rappeler sa servitude, tel le collier d'un chien. Il ne peut l'enlever, même pour dormir.
Chaque maillon représente un savoir, ou du moins, ce que les vieillards flétris de la Citadelle considèrent comme tel dans un domaine d'étude différent. L'or représente les comptes, l'argent la guérison, le fer la guerre, le fer noir la science des corbeaux, le plomb les poisons et l’acier valyrien les mystères supérieurs. Seul un mestre sur cent possède ce maillon. Seul un mestre sur cent réalise que les dieux se moquent. Bien que je reconnaisse que personne n'a pratiqué la véritable magie depuis des siècles. Nous nous asseyons dans une pièce en marmonnant devant une bougie de verredragon, pour essayer de l'allumer. Après avoir échoué toute une nuit, nous sommes censés admettre nos propres limites.
Pour mériter ce maillon, nous sommes supposés perdre notre curiosité. Je ne l'ai jamais perdue. Avec le temps les archimestres décidèrent que d'autres maillons étaient inutiles à un homme refusant d'être enchaîné avec. Ils me prirent ma chaîne et m'expulsèrent de la Citadelle. Tant pis pour eux. La chaîne dans sa totalité est censée représenter le royaume. Seigneurs et chevaliers ne se suffisent pas. Il faut des fermiers, des forgerons, des marchands, des bergers et autres, comme les maillons forgés à partir de métaux bien différents. Détail insignifiant et évident drapé d'arrogance. Comme les mestres eux-mêmes. Ils étudient sans apprendre et transmettent fièrement le même savoir qu'on leur a inculqué sans rien y apporter.
Peut-être est-ce inévitable quand on voit le genre d'hommes qui devient mestre. Les plus jeunes fils des familles nobles, obéissants et timides, élevés dans l'ombre de leurs frères aînés, bâtards et paysans dont l'esprit se satisfait aisément de savoir quel sera leur prochain repas. Car les hommes courageux refusent de se faire enchaîner. Ils osent poser des questions auxquelles les mestres craignent de répondre. En observant un homme en vie, ils se demandent : "Comment?" Et en observant un mort, ils se demandent : "Et si ?"